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PRODUCTIVE CHANGE AND INEQUALITIES
The rising inequalities represent a fundamental driver of growing discontent. The geographic concentration of innovation and of economic activity is shaping increasingly polarized societies. On one hand, the decline or disappearance of industrial activities that once dominated Western societies meant that many traditional centres of the Industrial Revolution entered extended economic and demographic decline periods. The economies of the Rustbelt in the United States, Wallonia in Belgium, northern England, northeastern France and many industrial districts in northern Italy are struggling to reorganize in a more complex and knowledge-based system. At the same time, many rural areas are suffering a strong demographic and economic decline. On the other hand, innovation and technological change lead to a high concentration of economic activity, rekindling long-established divisions between richer and poorer societies and between centre and periphery.
The rise in inequalities is intrinsically linked to a complete transformation of the economic and productive system. The transition from an “old” to a “new” economy has shaken a system of production that had led to decades of reduced inequality. Companies in the “old” system relied on hiring large numbers of workers in factories scattered around the world. These firms with a Fordist character ensured not only that interpersonal inequalities were brought under control, but also that territorial inequalities were reduced. The transformation in the production system has led to enormous changes. Today, many of the firms in the “new” economy operate under very different conditions than in the “old” economy. With only a fraction of the workforce, they reach customers around the world, undermining the supply and customer chains that represented the “daily bread” of the old production system. The “new” economy also makes redundant the extensive upstream and downstream supplier networks and reduces the need for geographically extended operations. From a territorial point of view, the “new” model leads to the concentration of highly innovative and profit-generating economic activities in a limited number of global agglomerations. This economy is also driven by an increasing complexity of economic activities, with greater specialization and a demand for more specific and sophisticated skills and abilities. The consequences of these transformations on the inequality are massive. There has been a change in who and how many people benefit from the system and from the place where they live. Fewer highly productive workers with a more homogenous background who concentrate into dynamic zones collect the lion’s share of the benefits, unlike a more widespread and equal distribution a few years ago. The result is an increase in interpersonal inequalities within regions and an increase in inequalities between places.
This seminar aims to better understand how productive transformations and the innovation system generate problems of inequalities and contribute to the growth of discontent and seeks to provide solutions to overcome the fast economic and social polarization.
Andrés Rodríguez–Pose,
Professor of Economic Geography at the London School of Economics
Développement LOCAL Durable, INNOVATION sociale ET RÉSILIENCE TERRITORIALE
Coordonnée par Jean-Paul Carrière, Abdelillah Hamdouch et Corneliu Iaţu
La problématique du Développement Local Durable (DLD)[1] fait désormais partie des thématiques récurrentes du colloque « Dimitrie Cantemir », organisé annuellement par le Département de Géographie de l’Université Alexandru Ioan Cuza de Iaşi. Cette problématique s’est progressivement enrichie de travaux portant sur la résilience territoriale (et les facteurs qui la favorisent) comme de ceux insistant sur le rôle de l’innovation sociale comme vecteur d’un développement territorial plus cohésif. Dans le cadre de son édition 2022, il est proposé d’organiser une session spéciale sur le thème « Développement durable, Innovation sociale et résilience territoriale ».
Comme on l’a déjà exprimé à plusieurs reprises[2], le DLD est devenu aujourd’hui un référentiel incontournable de l’action publique, mais aussi privée, malgré l’imprécision conceptuelle qui entache encore souvent l’usage de ce terme et les défis tant théoriques que pratiques que pose la mise en application de ses principes.
La « mise en territoire » du développement durable implique de repenser les périmètres de l’action publique et requiert de nouveaux modes de gouvernance, et à ce titre implique des démarches résolument innovantes, qui peuvent inclure, par exemple, de nouvelles formes de partenariat et de coopération interterritoriales, telles que les « contrats de réciprocité » en France[3]. Dans cette perspective, l’ouverture de la problématique du DLD sur la question des rapports entre innovation et développement local dans une perspective de durabilité apparaît importante. Analyser en quoi et comment l’innovation peut contribuer à rendre effectives des perspectives de transition vers de nouvelles trajectoires de développement au sein des territoires locaux et régionaux nécessite d’aborder la question de l’innovation de la façon la plus large possible, d’où un nécessaire élargissement de la vision schumpeterienne traditionnelle en envisageant l’innovation de façon multidimensionnelle, aussi bien sur les plans technologique, organisationnel, institutionnel et social. La typologie des innovations à considérer dans le cadre de l’atelier est donc très large et non fermée, pouvant inclure aussi bien des innovations relatives aux activités locales, que celles concernant l’organisation territoriale ou la gouvernance locale. L’innovation sociale comme levier de développement local durable[4], ou encore la créativité en matière de planification territoriale[5], constituent des entrées analytiques stimulantes pour comprendre comment l’innovation peut alimenter des processus de développement territorial résilient dans un contexte d’incertitude et de concurrence interterritoriale aiguisée[6]. De même, en dépit de certains raccourcis conceptuels et analytiques, les approches en termes de ville ou classe « créative »[7], ou encore en termes de « ville intelligente »[8], peuvent alimenter de manière très utile la réflexion sur la manière dont l’innovation (sous toutes ses formes) rend les territoires durables, cohésifs, résilients, notamment dans les aires fortement urbanisées [9], mais également dans les espaces périurbains et ruraux[10].
Il est donc attendu de cette session thématique qu’elle puisse rendre compte de la diversité des innovations dont les territoires locaux sont le réceptacle et qui participent d’une démarche de durabilité et de résilience. Peuvent ainsi entrer ainsi dans le champ de l’atelier aussi bien des réflexions de caractère théorique concernant la place de l’innovation (en particulier sociale et institutionnelle) dans la conception même du DLD, que la présentation d’expérimentations et/ou d’actions innovatrices s’inscrivant dans une démarche de durabilité mise en œuvre au plan local. A cet égard, peut être pris en compte tout terrain d’observation, de l’échelle méso- à l’échelle micro-territoriale, de la région métropolitaine au territoire micro-local, dans les pays développés comme ceux en développement ou en transition.
En vue de prévoir l’organisation scientifique et le déroulement de cet atelier, il est demandé à toutes les personnes intéressées de transmettre avant le 1er septembre 2022 à Jean-Paul Carrière (jean-paul.carriere@univ-tours.fr) et Abdelillah Hamdouch (abdelillah.hamdouch@univ-tours.fr) une proposition d’une à deux pages, indiquant le thème de leur contribution, leurs coordonnées institutionnelles, un bref résumé précisant l’objectif, la démarche méthodologique et les résultats attendus, ainsi qu’une liste de 5 mots-clés et 4 à 6 références bibliographiques principales.
En fonction de la qualité des propositions qui seront reçues, les coordinateurs de cette session thématique pourront envisager une publication scientifique rassemblant les contributions les plus significatives et abouties.
[2] Cf. Carrière J.-P., Demazière C., Petrea R., Filimon L. (Eds.) (2013), La mise en œuvre du développement territorial durable : déclinaisons franco-roumaines, L’Harmattan, Paris.
Et Carrière J.-P., Hamdouch A.et Iațu C. (Eds.), Développement durable des territoires, Coll. Géographie, Economica – Anthropos, Paris, 2016, 234 p.
[3] Carrière J-P., Hamdouch A. : Métropoles – espaces ruraux, des réciprocités sont-elles possibles ? Éclairages à partir du cas de la Région Centre – Val de Loire en France Journal of Rural and Community Development, n° 17, mai 2022 (Article accepté dans le numéro spécial : Innovation socio-territoriale et modèles innovateurs de développement : le défi de la justice sociale et environnementale – Eds Klein J-L, Alberio M.)
[4] Cf. Moulaert F., MacCallum D., Mehmood A. et Hamdouch A.(Eds.) The International Handbook on Social Innovation – Collective Action, Social Learning and Transdisciplinary Research, Edward Elgar Publishing, Cheltenham, 2013, 544 p.
[5] Cf. Hamdouch A., Nyseth T., Demazière C., Førde A., Serrano J. et Aarsæther N. (Eds.), Creative approaches to planning and local development. Insights from small and medium-sized towns in Europe, Routledge, London and New York, 2017, 279 p.
[6] Cf. Hamdouch A., Depret M.-H. et Tanguy C. (Eds.), Mondialisation et résilience des territoires. Trajectoires, dynamiques d’acteurs et expériences, Presses de l’Université du Québec, Québec, 2012, 292 p.
[7] Cf. Florida R., The Rise of the Creative Class, Basic Books, New York, 2002 ; Landry C., The Creative City. A Toolkit for Urban Innovators, Earthscan Publications, Londres, 2000 ; Liefooghe C. (Ed.), L’économie créative et ses territoires – Enjeux et débats, Coll. « Espaces et Territoires », Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2015, 244 p.
[9] Cf. Fache J., Hamdouch A. (2014), « Quand l’innovation forge les territoires, et vice-versa… », Bulletin de la Société Géographique de Liège, N° 62, pp. 37-45. Pour un panorama de la diversité des formes d’innovation contribuant à un développement urbain durable dans des contextes territoriaux varies, cf. Forest J. et Hamdouch A. (Eds.), Quand l’innovation fait la ville durable, Presses Polytechniques et Universitaires Romandes, Lausanne, 2015, 232 p.
[10] Sur ce point, cf. Guéringer A., Hamdouch A. et Wallet F. (Eds.), « Foncier et développement des territoires ruraux et périurbains en France », Numéro spécial de la Revue d’Economie Régionale & Urbaine, N° 4, 2016.